09230

Paeonia officinalis subsp. huthii A. Soldano
in Atti Soc. Ital. Sci. Nat. Mus. Civ. Stor. Nat. Milano,133(10): 114 (1992 publ. 1993), nom. nov.:

type: [herbaceous peony] – [species]

accepted name

(2005)

replaced synonym

P. officinalis subsp. villosa (Huth) Cullen & Heywood, 1964

Eric Schmitt (1998)

subsp. huthii Soldano, 1993

Synonymes : P. paradoxa G. Andersen, 1817

P. officinalis subsp. peregrina sensu Nyman, 1878 non Miller

P. peregrina var. villosa Huth, 1892

P. peregrina proles paradoxa (Anderson) Rouy & Foucaud, 1893

P. peregrina proles peregrina Rouy & Foucaud, 1893 non Miller

P. foemina var. villosa sensu Gürcke, 1903 non Desfontaines

P. officinalis subsp. euofficinalis var. villosa sensu Fiori, 1924 non Desfontaines

P. humilis var. villosa (Huth) F.C. Stern, 1943

P. officinalis subsp. villosa sensu Cifferri & Giacomini, 1954 comb. inval. non Desfontaines

P. officinalis subsp. villosa (Huth) Cullen & Heywood, 1964

Sous espèce très proche de P. officinalis subsp. microcarpa dont elle diffère par ses tiges et pétioles fortement pubescents et ses follicules tomenteux.

2 n = 20 : pas de données spécifiques à la subsp. huthii, mais à considérer tétraploïde comme P. officinalis subsp. microcarpa.

France, dans le sud-ouest (Gard, près de Anduze et Le Vigan, Lozère, Hérault, dans la région de Montpellier, Pyrénées orientales, près de Banyuls) et le sud-est (Vaucluse, sud de la Drôme, Hautes-Alpes, dans les régions de Guillestre, Siguret entre 570 et 1 680 m mais surtout autour de 1 500 m, Alpes-de-Haute-Provence, près de Sisteron, Var, Alpes-Maritimes) nord et centre de l'Italie.

Elle est inscrite en Annexe II de la flore protégée en France (Liste nationale).

Munoz-Garmendia et Navarro (1993) incluent cette sous-espèce dans P. officinalis subsp. microcarpa, du fait que l'on trouve dans les mêmes populations en Espagne et dans le sud-ouest de la France, des individus caractéristiques des deux sous-espèces ainsi que des individus intermédiaires.

Couthino (1913-1939) reconnaît également au Portugal, dans la même région (Tras-os-Montes) des types à carpelles glabres et pubescepts.

En revanche, les populations du sud-est de la France et de l'Italie sont typiques de la subsp. huthii.

P. villosa Desfontaines a été considérée par Cullen & Heywood comme un « nomen nudum » (dénomination sans description) tandis que P. peregrina var. villosa décrite par Huth (1892) légitime cette appellation. C'est donc elle qui était retenue comme basionyme par Cullen & Heywood (1964).

Cependant, Soldano (1993 affirme que l'appellation subsp. villosa (Huth) Cullen & Heywood est illégitime car Fiori (1924) avait traité auparavant ce même taxon sous la dénomination variétale P. officinalis var. villosa, basée sur P. villosa Desfontaines.

Desfontaines (1804) dans son Tableau de l'École de Botanique a effectivement mentionné P. villosa sans la décrire, mais l'a associée par une accolade à P. humilis, créant ainsi un nom illégitime.

P. officinalis subsp. villosa nécessitait donc une nouvelle dénomination. Elle a été appelée par Soldano subsp. huthii, en l'honneur de Ernst Huth, auteur d'une monographie du genre Paeonia et le premier à avoir décrit ce taxon de manière correcte.

Gürcke (1903), Fiori (1924) et Cifferi & Giacomini (1954) reconnaissaient également la variété villosa au sens de Huth, mais en se référant à Desfontaines. Elles sont donc à considérer sous l'appellation de Soldano.

Paeonia officinalis est connue depuis l'antiquité et a été appelée par Dioscoride (I" siècle après J.-C.) pivoine femelle.

A partir du XVIe siècle, Paeonia foeminea sera donc le nom utilisé par les botanistes pour désigner la pivoine officinale; des formes à fleurs doubles étaient déjà cultivées.

Linné (1753) sera le premier à désigner la pivoine femelle sous le nom de Paeonia officinalis, dans laquelle il distinguait deux variétés : a feminea P mascula

Miller (1768) a traité P. fœminea et P. mascula comme des espèces à part entière, sans mentionner Linné mais en citant les mêmes illustrations de référence (Haller, Bauhin, Fuchs, Lobel). Il a décrit aussi P. hirsuta qui est une forme double de jardin, P. tartarica dont Miller précise que les graines proviennent du Levant mais considérée ensuite comme synonyme de P. paradoxa (P. officinalis subsp. huthii) par Anderson et De Candolle et de P. officinalis par Tausch; et P. lusitanica, provenant du Portugal où, selon Miller, elle pousse spontanément et dont la description la rapproche de la sous-espèce microcarpa, mais considérée comme douteuse par tous les botatistes successifs.

Retzius (1783) reconnaissait P. officinalis dans laquelle il plaçait comme synonyme P. mascula et décrivait donc une nouvelle espèce, P. corallina. Il a également décrit P. humilis, d'après une plante du Jardin de Leipzig.

De Candolle (1817) traitait également P. officinalis et P. humilis mais reconnaissait sous le nom de P. peregrina des pivoines du sud de la France, ce qui est à l'origine d'une confusion durable. Anderson (1818) mentionnait les mêmes espèces et en décrivait une nouvelle, P. paradoxa.

Tausch (1828) traitait P. officinalis, P. humilis, reconnaissait P. lusitanica dont il établissait une description plus précise et décrivait deux nouvelles espèces, P. promiscua, nom déjà utilisé par Lobel (1581), désignant une pivoine spontanée et P. festiva, espèce cultivée dans les jardins.

La plupart des pivoines du type officinalis connues au début du XIXe siècle ont été décrites à partir de plantes cultivées d'origine plus ou moins douteuse, entraînant une multiplication des dénominations spécifiques. On peut citer également P. pubens Sims (1821) décrite à partir d'une plante reçue du Jardin des Plantes de Paris sous le nom de P. lobata, espèce mentionnée sans description par Desfontaines (1804); ainsi que P. russi, illustrée dans le Botanical Magazine dont la planche n° 3431 représente en fait une pivoine officinale. Cette « Paeonia russi » sera par la suite décrite par Lynch sous le nom de P. barii (1890).

Ces appellations ont été sources de confusions. P. lobata a désigné également P. broteroi et P. anomala. P. pubens a été placée comme synonyme de P. arietina par Boissier. P. broteroi a également été appelée par les botanistes portugais P. lusitanica. Il est souvent difficile d'assimiler la dénomination d'une pivoine, juste décrite et illustrée dans un ouvrage, à une espèce précise, car il n'existe pas d'échantillons d'herbiers et les plantes cultivées à l'origine ont souvent disparu.

P. banatica et P. microcarpa ont été les premières pivoines du groupe Officinalis décrites à partir de plantes récoltées dans la nature. P. microcarpa était déjà connue sous les noms de P. humilis et P. paradoxa var. leiocarpa.

Nyman (1878) distinguait dans P. officinalis deux sous-espèces : subsp. peregrina considérée comme le type spontané de P. officinalis, avec P. paradoxa et P. lusitanien comme synonymes; et subsp. microcarpa, originaire d'Espagne. P. banatica est placée comme synonyme de P. officinalis.

Huth (1892) a établi un statut proche du statut actuel en divisant P. officinalis en cinq variétés : var. (alpha) officinalis, var. (beta) villosa, var. (gamma) humilis, var. (delta) cretica et var. (epsilon) banatica. Ces mêmes variétés seront également reprises par Gürcke (1903) pour P. foemina.

Stern (1943), considérait P. officinalis comme une espèce isolée, et traitait comme espèces à part entière P. humilis avec comme variété P. villosa, P. clusii et P. mollis réunies dans le groupe Officinalis. P. banatica était placée alors dans le groupe Mascula.

Cullen & Heywood (1964) ont enfin élevé P. officinalis au rang de complexe, divisé en quatre sous-espèces (officinalis, banatica, humilis et villosa), reprenant ainsi le concept de Huth.

La clé de détermination de ces quatre sous-espèces dans Flora Europaea (1964-1991) précise :


1 - Folioles divisées jusqu'à la base

2 - Toutes ou la plupart des folioles divisées ainsi subsp. officinalis

2 - Seulement la foliole centrale divisée ainsi subsp. banatica

1 - Folioles divisées en segments faisant au plus le tiers de la longueur de la foliole

3 - Follicules pubescents ; tiges et pétioles floconneux subsp. villosa

3 - Follicules glabres ; tiges et pétiodes pubescents subsp. humilis

Cependant l'observation de nombreux échantillons d'herbier de P. officinalis récoltés en Espagne et dans le sud de la France (Laboratoire de Phanérogamie, Paris) montre une grande variabilité de l'aspect des folioles (dimensions et profondeur d'incision des segments) et de la pubescence des tiges et du revers des feuilles.

L'application de cette clé pour déterminer les sous-espèces présentes dans ces régions est relativement aléatoire.

Actuellement, le concept de Flora Europaea est toujours suivi. Les sous-espèces humilis et villosa ont seulement été redénommées, conformément aux règles de la nomenclature.

Paeonia officinalis est, avec P. lactiflora, l'espèce la plus connue des jardiniers, surtout par ses cultivars à fleurs doubles (" Rosea Plena ", " Rubra Plena ") présents autrefois dans tous les jardins de campagne, mais passés de mode aujourd'hui. Il existe également des cultivars à fleurs semi-doubles (" Anemoniflora "). Parmi les formes botaniques, les sous-espèces microcarpa et huthii sont les plus indiquées pour la rocaille.

Passalaqua & Bernardo (2004)

in The Genus Paeonia in Italy (2004)


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Hermann Fuchs (Hof:)





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